Colt 1862 Pietta (Débronzage)

La bête à sa sortie de boite au début du démontage…

J’ai décider de passer en « Old Silver » la réplique Colt 1862 Cal. 44 de chez Pietta que m’a offert mon épouse.

Je le fais pour plusieurs raisons, la première étant que c’était un projet que je m’était fixer dans un futur non déterminé mais vu que l’on m’a offert l’arme le projet prenait tout son sens, la seconde c’est que cette arme fabriquée par Pietta est une horreur de part ses finitions, son mécanisme, son bronzage, un jaspage ignoble et j’en passe il n’y a que jusqu’en 2020 que les productions étaient qualitative 2021 et 2022 il y a du laissé aller… Et surtout la version acier poli (Old Silver) ne se trouve plus. La mise en conformité avec les armes de l’époque ne lui fera pas de mal il y avait très peu d’arme bronzée surtout comme ça, elles étaient plutôt bleui ou avaient un bronzage ferrique, (la recette ici) et les crosses étaient huilées et non vernis, du coup une remise en état (oui oui il est neuf) de l’arme s’impose car le cahier des charges de chez Pietta est très très loin de celui de chez Colt, le seul anachronisme qu’aura cette arme une fois finie ce sera son calibre, car à l’époque elle n’est sorti qu’en calibre 36/5 coups mais là il est en calibre 44/6 coups vu que je ne tire quasiment qu’avec ce calibre c’était le bon choix à faire.

Étape N°1

Démontage complet de l’arme. Un exemple ici avec mon 1860 Old Silver totalement démonté avant un gros nettoyage en règle.

Étape N°2

Brossage et dégraissage de toutes les pièces à l’acétone, attention aux vapeurs car il y a risque de partir en voyage et surtout c’est très dangereux pour la santé, donc faire ça en extérieure ou à la rigueur dans un garage ouvert ;).

Étape N°3

Sélection des pièces à débronzer, tout ce qui est visible, canon, barillet, refouloir, chien, queue de détente, et toutes les vis apparentes.

Étape N°4

Débronzage des pièces à l’acide Chlorhydrique (porter des lunettes et des gants de protection), alors beaucoup vous diront qu’il faut utiliser du vinaigre blanc mais bon j’ai travaillé 15 ans dans l’industrie chimique et lu 3 traités sur le sujet (1876 à 1893 date des traités) lorsque j’y travaillais et en conclusion l’acide Chlorhydrique va très bien, de plus si vous la diluez avec 10% d’Aldéhyde formique (inhibiteur de corrosion) vous atténuez l’effet corrosif sur l’acier ! L’avantage de cette méthode c’est que le ponçage passe à la trappe et le débronzage est instantané alors qu’avec le vinaigre ben faut attendre quelques heures voir 1 journée pour certaines pièces 😉 Et comme je disais l’étape de ponçage n’est (normalement) pas nécessaire sauf pièce traitée d’une autre façon comme le chien qui m’a donné du fil à retordre sur cette arme.

Passage à l’acide ! C’est rapide ! Directement mettre ce qui est passé à l’acide dans de l’eau chaude mélangée à du bicarbonate de soude (10%) pour stopper l’effet de l’acide. Et ensuite rincer à l’eau claire et sécher immédiatement.

Étape N°5

Séchage et polissage des pièces, pour le séchage un sèche cheveux et de la micro fibre, ensuite pour le polissage moi perso j’utilise de l’efface rayure marque Auchan à 2€30 ou du Belgom Alu mais c’est plus cher, tout autre désoxydant/polish métal devrait fonctionner ! Perso j’ai les deux vu que j’utilise le Belgom Alu pour ma bécane ! Donc on teste les deux pour voir lequel va le mieux, ici le Auchan…

On voit tout de suite la différence.

Et là on s’occupe de toutes les pièces… Moi perso je me suis tout tapé à la main aucune machine par contre j’ai été obligé d’utiliser du papier de verre pour le chien P180 et P280 car après passage à l’acide il est resté très jaspé et du P400 au P800 pour polir les arêtes des pièces intérieures pour une meilleur fluidité 😉

Après une heure de polissage rapide…
Au bout de 2 heures je le compares à mon 1860 « Old Silver » vendu acier poli d’origine et avec une crosse décapée, poncée, et huilée !
Après 2h30/3h00 il me reste les vis extérieures à faire !
Après plus de 3h30 heures de polissage et ensuite d’un lavage à l’eau chaude et liquide vaisselle, séchage, passage à l’huile « Armistol » (les vis à polir à la main ont été les plus dures à faire…) Mais le résultat est là ! La carcasse une fois dé-jaspée laisse apparaître quelques paille dans l’acier (sorte de trou) je lui ferais un ponçage et un polissage ultérieurement. Il ne me reste plus qu’à décaper la crosse et l’huiler avec une huile de crosse « Balsin Ballistol » couleur chêne foncé.

Comme vous pouvez le voir il faudra aussi que je fasse un ajustage de la crosse lors du ponçage de celle-ci !

Décapage et ajustement de la crosse.

Crosse avant ponçage

Crosse Après ponçage au P400

Crosse Après ponçage au P3000 après être passé par le P800/P1000 et P2000

Après la première couche d’huile spécial crosse… Là elle n’est pas encore sèche bien sûr, mais elle laisse enfin apparaître les belles veines du Noyer 👍

Un petit avant/après histoire de comparer… Une fois dé-bronzée l’arme est plus sensible à l’oxydation donc régulièrement la passer à l’huile pour arme, moi je mets une huile dans laquelle j’ai ajouté 10% de cire d’abeille, et/ou de l’huile Facom qui fait très bien le job.

J’ai fait la même chose avec mon 1860 Uberti bleu car le revêtement (magnifique) était trop fragile…

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